Jean-Guy Deraspe (photo d’archive)
Association Chant Domicile Fixe, Dalou (Ariège) samedi 15 février 2014,
Il existe des chansons rebelles, et nous les aimons beaucoup, et des chansons remèdes…remèdes au cœur brisé ou de bois, à la grise mine des temps de crise !
L’association Chant Domicile Fixe (qui œuvre chez l’habitant avec des noms qui flattent nos oreilles, comme Alain Sourigues, Jeanne Garraud, Nicolas Bacchus, Vocal Cordes…) a offert les deux dans la salle des fêtes du village.
Car surprise, on vit apparaître pour quelques chansons impromptues, un certain Yannick Le Nagard (un « rebelle » disparu des scènes mais non de la Chanson, du moins à ma connaissance) dont je garde en mémoire une image, celle de la pochette de l’album : un gamin, cartable en main, affublé d’une veste grise bien trop grande pour lui et ce titre « Vous êtes jeunes… c’est bien continuez ! »
Lui, arrive de Saint-Ouen qui nous vaut d’ailleurs une superbe chanson « Le Séneçon », cette fleur qui pousse dans les ruines… trois autres chansons donnent un rapide et efficace coup d’œil sur ce ton narquois, cet humour salvateur qui font du bien à la chanson, à l’amour dont on aime rire aussi, au lendemain de la St Valentin : La mer s’en va, la mer revient, comme toi…
Plaisant, revigorant préambule à L’Aut’Bord, la traversée que nous offrent ensuite Jean-Guy Deraspe et son violoniste Raphaël Maillet. « Quand on vient du Québec, on cherche ses racines »… et Jean-Guy de tendre ainsi une passerelle tout au long du concert entre nos continents, entre nos Histoires, avec pour trait d’union notre langue. C’est un voyage sans aucun doute, dans leurs hivers et leurs brûlants étés, dans leurs paysages, mais aussi dans sa propre histoire. A elle seule, c’est un voyage, un dépaysement : une modeste cabane, dix enfants, une mère, figure tutélaire, un père qui fait vivre tout ce mond’là avec à peine plus de 100 euros par mois… certains diront que cette chanson là véhicule une vision nostalgique et désuète de cette terre où certains de nos ancêtres sont allés s’échouer, pas toujours de leur plein gré. Hé bien, j’avoue avoir pris un vif plaisir à frapper des mains, taper du pied aux accents du violon, du violoneux, de cette musique « trad » qui parle à chacun de nous, en empruntant aux accents celtes, tziganes, orientaux. Il manquait au violoneux le petit chapeau noir et la fleur à la veste pour qu’on lui crie : « Monsieur Pointu, s’il vous plaît ! »
Très loin des plateaux de télévision et des débats autour de la cérémonie des Victoires, partout en France, la chanson continue de rassembler comme hier soir à Dalou, dans des salles des fêtes, dans des appartements, une chanson que nous défendons obstinément : une chanson belle et rebelle.
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